Qu’est-ce-que la thérapie ICV ?

L'Intégration du Cycle et de la Vie (ICV) ou Lifespan Integration est une technique innovante basée sur des recherches en neurosciences. Cette thérapie a été développée, au début des années 2000, par Peggy Pace, une psychothérapeute américaine.

Cette thérapie psychocorporelle a deux axes de travail. Le premier permet l’intégration d’un événement traumatique spécifique (un décès, une maladie, une agression, un accident de la route, etc.). Le second consiste en un travail de fond amenant la personne à intégrer son histoire de vie dans sa globalité et par là même à se sentir en sécurité à l’intérieur d’elle-même. Nous n’avons pas besoin de vivre de "gros" traumatismes pour nous sentir en insécurité à l’intérieur de nous-mêmes ; la répétition de "petits" traumatismes produit également cet effet.

En somme, l’ICV facilite un soulagement souvent rapide tant sur le plan psychologique que physiologique. Elle permet de développer une meilleure régulation émotionnelle et une meilleure image de soi.

En quoi consiste l’ICV ?

L’ICV propose différents protocoles spécifiques. Le thérapeute va choisir le protocole qui correspond le mieux à la problématique du patient. Certains protocoles nécessitent de 1 à 3 séances, alors que d’autres peuvent exiger une dizaine.

Ces protocoles ont des objectifs différents : améliorer la régulation émotionnelle, traiter les conséquences d’un événement traumatique, traiter une relation douloureuse, faire vivre au patient des expériences réparatrices en rejouant les interactions précoces que le patient aurait dû vivre à ce moment-là.

En pratique, elle repose sur un trépied composé d’une ligne du temps, de la répétition de cette ligne du temps et de l’accordage du thérapeute au patient. C’est la synergie de ces 3 éléments qui permet à la personne de différencier les événements passés du présent et d’intégrer son histoire de vie de manière plus sereine.

Pour quels types de problématiques l’ICV est-elle indiquée ?

L’ICV est particulièrement indiquée pour :

  • les traumatismes (récents ou anciens), (unique ou complexe)
  • les carences affectives et les troubles de l’attachement
  • les troubles anxieux
  • les troubles de l’humeur comme la dépression
  • les troubles alimentaires
  • les troubles addictifs
  • les phobies
  • les difficultés psychosociales ou relationnelles

Comment cela fonctionne dans notre cerveau ?
Lorsqu’un événement trop difficile ne peut être “digéré”, il est déconnecté des autres réseaux neuronaux et n’est pas vécu comme passé lorsque l’on se le remémore.

En permettant à ces réseaux isolés de se rattacher à des réseaux plus récents contenant des informations sur des événements de vie eux aussi plus récents, il y aura une intégration de l’expérience pénible et une augmentation de la capacité fonctionnelle globale du cerveau. La répétition de la ligne de temps démontre au cerveau que les événements douloureux sont terminés (grâce à la consolidation de ces connexions).

Grâce à la plasticité du cerveau, cette thérapie permet de solidifier les fondations d’une personne.

Quelles sont les différences entre l’ICV et l’EMDR ?

Parfois appelée la « petite sœur de l’EMDR », la thérapie ICV est souvent perçue, par les patients mais aussi par les thérapeutes, comme plus douce pour traiter les traumas. Le traitement du psycho-traumatisme se fait généralement en 3 phases : la stabilisation, l’exposition et l’intégration. En EMDR le traitement se fait de manière consécutive, une phase après l’autre, alors qu’en ICV les 3 phases se font en même temps. La ligne du temps et sa répétition permettent à la fois de stabiliser dans la mesure où on ramène toujours le patient dans le présent, d’exposer aux évènements et d’intégrer du fait de la répétition.

Source AFICV

Bien entendu, c’est au cours du travail en thérapie que nous déciderons ensemble des outils qui sont les plus adaptés selon le contexte et votre vécu. Quoiqu’il en soit, chaque outil est complémentaire et peut être associé.